Salut !
Je m’appelle Eau.
Je suis née du mélange de la terre, des sources et du végétal. Mon nom de famille est d’Érable.
Alors que je m’apprêtais à monter le long des fibres de mon arbre, j’ai été interrompue par du gel. Ba oui, je monte quand il fait chaud et je fige quand il fait froid, car ma spécialité c’est le printemps.
Je suis si légère et si pure que mon grand maitre André m’attend impatiemment pour produire du sirop que tout le monde adore.
Il fait sombre, je sens la chaleur du soleil et je continue à monter tranquillement. Tout à coup, je suis aspirée ! Je sors de ma somnolence et moi, Eau d’Érable, je me retrouve dans un tuyau semi-transparent.
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Je me dirige vers la cabane au loin, je crois bien que c’est celle d’André. Ah ! Mais qu’est-ce que c’est !! Un écureuil ronge mon tuyau et quelques gouttes s’échappent, mais surtout beaucoup d’air rentre !! Je n’avance plus ! Je stagne !
Ouf, la nuit s’installe… tout se fige…
…
Alors que le soleil se lève tranquillement et réchauffe le tuyau, j’entends un moteur au loin.
Quelqu’un s’avance avec sa motoneige et il semble rencontrer quelques difficultés à progresser dans le chemin ! Il descend de son engin et disparait dans la neige !
Quoi ! La hauteur de la neige est telle que je ne vois plus que le bout de sa tuque ! Pauvre de lui, trop de neige cette année, il va travailler fort pour sortir de sa cachette…
Bref, je compte sur lui pour boucher ce &#$%)@]&$ de trou et je pourrais ainsi continuer à cheminer dans ce tuyau plutôt inconfortable !
Ouf, en tant qu’ Eau d’Érable, je poursuis maintenant ma progression vers le bas de cette montagne. Aspirée par d’autres tuyaux, le dernier est noir et ça va très vite.
Vous voulez savoir comment se retrouver dans la forêt si vous vous perdez ?
C’est simple si vous êtes dans une érablière, suivez le tuyau noir, il vous enlignera sur la station de pompage la plus proche.
S’il n’y a pas d’érable, pas de panique. Essayez d’allumer un feu et heu……. Je ne sais pas moi, je suis juste Eau d’Érable !
Tranquillement dans mon tuyau noir, je m’assoupie et je coule doucement dans un petit contenant transparent. Un filtre retient tous les morceaux de plastique et de végétaux.
Maintenant une pompe m’aspire violemment et je traverse un filtre de tissu blanc et je tombe dans un grand bassin.
Il y a là plusieurs milliers de litres d’Eau d’Érable !
Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, mais je savoure un repos bien mérité.
De ce bassin, André me fait encore passer dans plusieurs filtres et je passe à l’osmose inverse !! L’osmose me sépare en une partie plus concentrée en sucre et l’autre complètement vidée de mes sucres !!
Autant dire qu’une partie de liquide sans sucre est gardée pour le nettoyage des tubulures plus tard dans la saison.
Alors que je ne faisais que 2 Brix, me voilà maintenant concentrée en sucre, environ 16 Brix (unité pour mesurer la concentration en sucre du sirop d’érable).
Ensuite, André m’envoie dans une direction où la chaleur est de plus en plus intense. Je circule encore dans des tuyaux de métal de plus en plus chauds, de plus en plus lentement.
Ma concentration de sucre monte vite ! Je suis rendue à 66 Brix !! J’ai très chaud. Une grande cheminée au-dessus fait sortir toute la vapeur !
Voilà qu’on me verse maintenant dans des grands barils de métal, puis encore à travers des filtres de diatomite pour retirer les toutes dernières particules fines qui restent.
Ensuite, André me verse dans des gros barils blancs. Ils seront bientôt prêts pour la livraison !
L’Érablière où nous pouvons nous procurer du sirop d’érable,
ainsi que 6 chambres à louer
situés à Rivière-Bleue le long de la route 289.
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Les Chutes de Niagara
14 réponses
Super article, est-ce qu’il y a aussi des Erables qui produisent du bon sirop en France ou vraiment c’est une particularité du Canada ?
Merci ! Oui il y a quelques producteurs en France, mais pour avoir une belle qualité de sirop, il faut du vrai froid 🙂 et de grandes amplitudes de température au printemps.
Merci pour cet article très original ! C’était passionnant. Je ne mangerai plus jamais de sirop d’érable de la même façon 😉 !
Merci Sara, effectivement à ton prochain dessert au sirop d’érable tu pourras visualiser tout le chemin parcouru… 🙂
Hello,
Pour l’instant je suis allé au Québec qu’en été (c’était en 2001), mais je rêve d’y aller au printemps pour tester les cabanes à sucre.
Je connaissais déjà le principe, mais là c’est vraiment hyper détaillé ! j’adore !
a+
Benoit
Merci !! Tu ne seras pas déçu !
Wouaw, quel aventure tout ce parcours. En plus, je ne connaissais pas le terme acériculture, merci d’agrandir ma culture.
En tout cas, cela donne envie de faire un tour au Canada et gouter ce sirop d’érable qui a l’air succulent !
Bienvenue à toi pour déguster l’or du Québec et contempler les paysages !!
Tu racontes l’histoire d’une telle manière que je me sentais comme l’héroïne des contes de fées. C’est unique ! Merci à toi !
Merci !!
Le sirop d’érable : l’or du Québec. Depuis je vis au Québec, je ne peux plus m’en passer. C’est délicieux dans le café, cela ajoute un petit gout extraordinaire aux gâteaux…
L’expérience des temps des sucres particulièrement dans un érablière familiale c’est magique. Merci pour cet article qui explique parfaitement le processus de création.
Effectivement, c’est l’aventure passionnante du printemps au Québec !
Très instructif cet article ! J’en mange de temps en temps et adore ça surtout sur des pancakes avec beurre salé, mais je ne connaissais qu’une petite partie du processus de récolte. Merci pour cet enrichissement culturel 😊
Merci ! Bienvenue à toi dans la région si tu veux voir en vrai le circuit de l’eau d’érable !